Les derniers espoirs du berceau de l’humanité de voir l’une de ses équipes accéder pour la première fois au dernier carré d’une Coupe du monde de football se sont envolés hier avec la défaite du Ghana face à l’Uruguay lors du deuxième quart de finale. Suley Muntari a fait un match correct. Y allant même de son but d’une frappe pure des 35 mètres. Mais son abattage défensif et sa capacité à percuter, à éliminer, à créer le danger dans le camp adverse n’ont pas été à la hauteur des prestations auxquelles nous a habitué depuis le début du tournoi André Ayew le titulaire du poste. Même si les partenaires de John Mensah n’ont pas outrageusement dominé de la tête et des épaules la Céleste, la victoire de cette dernière aux tirs au but dans les conditions que l’on connait a un arrière goût de hold-up et un pestilentiel relent d’injustice.
Notre indignation, il nous semble utile de le rappeler, n’a rien à voir avec une « afro-solidarité » de mauvais aloi ou un panafricanisme sournois à la sauce football. Simplement, nous estimons qu’il est inacceptable que le résultat d’une rencontre soit travesti par le fait d’une grossière tricherie. Disons-le simplement : n’eût-été la honteuse intervention du pourtant talentueux Luis Suarez (dont la statue sera bientôt érigée à Punta Carretas l’un des quartiers chics de Montevideo) à la 121ème minute des prolongations, le Ghana serait certainement à l’heure qu’il est en demi finale de la Coupe du monde.
A l’échelle planétaire, le football est à n’en pas douter le sport roi. Et malheureusement aussi, celui où toutes proportions gardées, les injustices sont les plus récurrentes et le nombre de tricheurs le plus élevé. Certes il y a les textes fondamentaux ou plus exactement les règles du jeu élaborées par l’International Board en 1882, et censées veiller à une certaine équité. Mais force est de constater que ce cadre règlementaire est aujourd’hui plus que jamais en phase de désuétude avancé. Outre le désormais incontournable débat sur l’arbitrage vidéo réclamé à cor et à cri par tous ou presque, il va de soi que le « conseil de sécurité » du football gagnerait à se donner un sérieux coup de jeune et à adapter ses règles au goût du jour. Selon l’International Board, toute action irrégulière dans la surface de réparation adverse doit être sanctionnée d’un carton jaune ou rouge et d’un pénalty. Jusque là tout va bien. Mais doit-on qualifier ou punir de la même façon une intervention illicite sur un adversaire dans la surface de réparation (alors qu’il n’est pas évident que l’action ainsi enrayée aboutirait forcément sur un but) et une interception manuelle du ballon par un joueur de champ sur la ligne des buts désertés par le gardien? La justice et l’équité dans des cas pareils à celui d’hier ne seraient-elle pas plutôt d’accorder directement le but au lieu de passer par l’hypothétique case du pénalty ? Ces questions à notre avis méritent d’être posées. Certes dans le contexte, il y a surtout le texte comme dirait quelqu’un.
Il n'en deumeure pas moins que le respect de l’esprit à notre sens , recommanderait à l’International Board de se départir de son conservatisme suranné en réaménageant la lettre. Pour que les footballeurs cessent de faire le lit de la tricherie et des hold-up.